L’argent liquide va-t-il disparaître ?

L’argent liquide va-t-il disparaître ?

Pour faire face aux fraudes et au blanchiment d’argent, les décideurs politiques souhaitent changer les habitudes de paiement des Français. Cependant, les consommateurs restent attachés aux liquidités en « cash ».

Les transactions numériques sont mieux surveillées

Sortir son portefeuille, chercher de la monnaie et faire l’appoint sont-elles des habitudes qui vont lentement disparaître ? Dans le monde, de plus en plus de gouvernements encouragent la diminution d’argent cash en circulation et privilégient les paiements électroniques.

Si le but invoqué est de celui de la lutte contre la fraude et le blanchiment d’argent, les établissements bancaires y ont aussi leurs intérêts puisqu’ils pourraient réaliser des économies substantielles.

Moins de liquide en circulation est synonyme de moins de risques de fraudes et de trafics.
Mais cela signifie  qu’en recourant davantage au paiement électronique, les organismes bancaires et financiers auront plus de contrôle sur les transactions. Sans argent cash, le blanchiment et le travail dissimulé seraient fortement impactés puisque tous les échanges devraient suivre un circuit bancaire.

C’est également des frais en moins pour les banques. En effet, avec le parc de distributeurs automatiques de billets (DAB) et de guichets automatiques bancaires (GAB), ce sont des frais de fonctionnement à assurer.

En 2015, le directeur des paiements du groupe BCPE indiquait que les retraits de billets dans les automates ne progressaient plus. Ce qui explique la machine arrière des banques sur l’installation d’automates.

En France, le liquide a toujours de beaux jours devant lui

Si la dématérialisation de la monnaie s’accélère dans les pays voisins, les Français demeurent attachés à leurs euros sonnants et trébuchants. Dans l’Hexagone, 15 % des transactions sont réalisées en liquide (contre 5 % en Norvège). Et selon un sondage réalisé en 2015, 86 % des Français souhaitent conserver la monnaie.

Cette habitude culturelle est davantage liée à une question de génération. En effet, la génération dite 2.0 n’hésite pas à recourir aux nouveaux moyens de paiement connectés.

Pourtant beaucoup d’aménagements sont mis en place pour encourager les Français à utiliser leur carte bancaire. Par exemple, le gouvernement a souhaité supprimer les montants minimums exigés pour un paiement par carte dans certains commerces. Si les commerçants ont mis en place ces limites, c’est davantage dans le but de ne pas payer une commission bancaire sur les petits montants.

Les banques ont donc été invitées à réduire ces commissions. La carte bleue est désormais acceptée à partir d’un euro.

A noter que dans la législation française, les commerçants ne sont pas autorisés à refuser les paiements en liquide (dans la limite de 1 000 euros depuis septembre 2015). De quoi laisser un sursis certain aux pièces et aux billets.