Hausse des taux d’intérêt en vue : faut-il paniquer ?

La remontée des taux des OAT 10 ans et la baisse considérable des marges des banques entrainent une tension sur l’évolution des taux d’intérêt. De ce fait, si certains professionnels annoncent une hausse des barèmes, d’autres avancent une tendance toujours baissière des taux. Qu’en est-il réellement ? Faut-il paniquer ?

Taux d’intérêt immobilier : qu’en est-il actuellement ?

Permettant de fixer la rémunération du capital emprunté, les taux d’intérêt qu’ils soient fixes, variables ou capés varient d’une région à une autre, d’une banque à une autre, d’un projet à un autre et d’un profil emprunteur à un autre.

Les établissements prêteurs les relèvent, baissent ou maintiennent en fonction du marché, de leurs objectifs commerciaux ou encore des obligations assimilables du trésor à 10 ans (OAT 10 ans). Ainsi, les banques dans le Nord de la France ont des objectifs différents que celles du Sud ou encore de l’Ouest et cela permet d’observer des écarts plus ou moins importants entre les différents barèmes.

De ce fait, avec les niveaux exceptionnellement bas des OAT 10 ans grâce à la politique accommodante de la BCE et les différentes politiques commerciales des prêteurs, les barèmes des financements immobiliers ont enregistré près d’un an de baisses permanentes.

Depuis novembre 2015, chaque mois, les différents baromètres enregistraient un nouveau recul. Une tendance idéale pour les futurs emprunteurs et pour ceux qui souhaitent faire une renégociation ou un rachat de prêt.

Pendant près de 11 mois, les banques se sont livrées à une concurrence rude pour proposer des meilleurs barèmes, quitte à impacter leurs marges. Mais, depuis fin octobre, cette course aux meilleurs taux s’est étouffée pour laisser place à une tendance de stabilisation.

A mi-novembre, juste après l’élection dans le pays de l’Oncle Sam, force est de constater que la courbe des taux s’infléchit. La quasi-totalité des intermédiaires bancaires constatent, depuis, une augmentation des barèmes sur toutes les durées de remboursement, même si certains avancent encore quelques baisses.

Des hausses ou des baisses, selon les banques

Changement d’ère ! Après plusieurs mois de chute continue, les coûts des financements immobiliers se stabilisent dans certains établissements bancaires et remontent légèrement dans d’autres. Depuis, mi-octobre, une grande majorité des banques nationales et régionales ont stabilisé leurs barèmes selon les réseaux d’intermédiaires bancaires.

Mais, depuis quelques jours, la plupart des prêteurs relèvent leurs barèmes. Néanmoins, quelques établissements régionaux continuent de baisser leurs taux d’intérêt des crédits à l’habitat. Il s’agit principalement des établissements qui n’ont pas encore atteint leurs objectifs de production de l’année 2016.

De plus, cette tendance de baisse ou de hausse, selon les banques témoigne aussi d’un certain attentisme chez certains établissements prêteurs qui semblent ne pas vouloir augmenter leurs barèmes tous en même temps pour rester à la fois compétitifs par rapport à la concurrence, mais aussi pour ne pas casser brutalement la dynamique du marché des financements à l’habitat amorcé depuis le début de l’année.

Dans tous les cas, le mouvement de hausse des taux semble enclenché, la quasi-totalité des établissements bancaires ont annoncés ou fait savoir qu’ils augmenteraient leurs barèmes dans les semaines et mois à venir. Toutefois, la prudence doit rester de mise.

Qu’est-ce que cela va changer ? Faut-il paniquer ?

Selon plusieurs observateurs, les établissements bancaires, surtout nationaux, ont augmenté leurs barèmes en réagissant à la hausse brutale des emprunts d’Etat (OAT 10 ans), mais de façon modérée.

Les hausses constatées depuis quelques jours sont comprises entre 5 et 30 points de base, même si les prêteurs continuent toujours à proposer des barèmes historiques à certains profils emprunteurs. Cependant, ce nouveau mouvement à la hausse qui vient de s’amorcer ne sera pas sans conséquence pour les emprunteurs. Avec une hausse comprise entre 0,5 et 1 %, le surcout pourrait représenter plusieurs milliers d’euros.

Ainsi, même si la remontée est lente et modérée pour le moment, elle devrait bel et bien impacter le marché immobilier. Autrement dit, le scénario d’une faible hausse des taux attendu dans les prochaines semaines ne sera pas indolore pour les emprunteurs.

Cependant, il n’y pas de quoi paniquer. La chute quasi-continue des taux d’intérêt immobiliers enregistrée depuis plusieurs mois devrait mettre beaucoup de temps à s’annuler. Cependant, pour ceux qui envisagent de souscrire un financement à l’habitat et ceux qui souhaitent faire un rachat de crédit immobilier, les conditions d’emprunt sont toujours particulièrement attractives.