Relèvement des taux de la FED : quels impacts sur nos finances ?

Soulignant un environnement d’incertitude, la banque centrale Américaine (FED) a annoncé le relèvement de 25 points de base de son principal taux directeur. Cette nouvelle donne peut-elle s’exporter en Europe ? Quelles conséquences sur nos crédits ?

La Fed réhausse ses taux avec prudence

« La croissance est une touche plus forte, le chômage, une nuance plus bas », c’est avec ces mots que Janet Yellen, la présidente de la banque centrale Américaine (FED) s’est forcée de rappeler l’objectif que s’est fixé la FED : Soutenir la reprise économique en fluidifiant le crédit.

Le mercredi 14 décembre 2016, à l’issue d’une réunion de deux jours, la réserve fédérale Américaine a décidé de relever de 25 points de base ses taux directeurs. Cette hausse est la troisième après celles de décembre 2015 et de décembre 2008. Ainsi, avec prudence, Madame Yellen prévoit trois nouvelles hausses en 2017, contre deux précédemment.

De ce fait, même si cette augmentation est modérée, elle amorce bel et bien une nouvelle tendance à la hausse des barèmes des crédits accordés aux particuliers. En d’autres termes, cette nouvelle donne fait penser que l’ère des taux d’intérêt historiquement bas est révolue, au moins aux USA. Désormais, le principal taux directeur de la banque centrale Américaine atteint 0,75 %.

Avec un taux de chômage de 4,5 %, une croissance entre 2,5 et 3 % en 2017 et une inflation à 2 %, la FED a opté pour un resserrement de sa politique des taux très bas mise en place pour soutenir l’économie Américaine en encourageant les entreprises à investir et les ménages à consommer.

Il y a-t-il un risque de contagion en Europe ?

Comme la FED, la banque centrale Européenne (BCE) a aussi opté pour une politique très accommodante pour relancer l’inflation et améliorer le niveau de croissance dans la zone Euro. Cependant, si cette politique a permis à l’économie de l’Oncle Sam de retrouver un certain niveau de croissance, ses résultats prévus se font encore attendre en Europe.

De ce fait, les Européens ne vont pas connaître dans l’immédiat une vague de hausse des principaux taux directeurs de la BCE. C’est ce qu’a annoncé l’institution de Francfort par la voix de son président Mario Draghi.

Autrement dit, la BCE a décidé de maintenir son principal taux directeur à 0 %. Certains gouverneurs de l’institution ont même annoncé que ces barèmes resteront à ce niveau ou à des niveaux inférieurs dans les mois à venir.

De ce constat, même si la plupart des banques ont commencé à augmenter dans toute la France leurs barèmes des financements à l’habitat. L’ère des barèmes exceptionnels pas n’est peut-être pas finie dans l’Hexagone.

En fait, la BCE pouvait suivre la politique de son homologue Américain si l’économie du vieux continent était sortie de la crise financière et économique commencée en 2007. Avec l’inflation qui ne redémarre toujours pas, un niveau de chômage de près de 10 % et une croissance poussive, force est de constater que la zone Euro n’est toujours pas sortie de la crise.

Pourquoi l’évolution du taux directeur est-elle si importante ?

Fixé par la banque centrale (BCE, FED, BCEAO…),  le taux directeur permet de déterminer le barème sur lequel la Banque centrale accorde des financements à court terme aux établissements prêteurs commerciaux qui cherchent de liquidités pour financer leurs activités (crédit, épargne, assurance…).

Les établissements prêteurs peuvent solliciter un prêt auprès de leur banque centrale tous les mois, à condition de rembourser l’emprunt du mois précédent.

Ainsi, les banques commerciales sont censées répercuter l’évolution de cet indicateur sur les barèmes qu’elles accordent à leurs clients. En d’autres termes, si la banque centrale baisse son taux directeur, cela signifie qu’elle souhaite favoriser les prêts aux particuliers et aux professionnels.

Néanmoins, si la banque centrale décide de le rehausser comme aux Etats-Unis actuellement, cela signifie qu’il y a trop d’argent en circulation et qu’il faut maîtriser la situation.