Les taux vont durer selon la Banque de France

Dans son rapport sur l’évaluation des risques et la vulnérabilité du système financier paru le lundi 20 juin 2016, la Banque de France estime que l’environnement de taux bas a de bonnes chances de durer.

Taux d’intérêt : pas de hausse en vue, mais attention quand même

Les établissements bancaires, les intermédiaires bancaires, les professionnels de l’immobilier ainsi les candidats au prêt immobilier sont prévenus. La tendance baissière des taux d’emprunt à l’habitat a de bonnes chances de durer encore quelques semaines, mais la prudence reste de mise. C’est en substance les annonces de la Banque de France dans son rapport sur l’évaluation des risques et la vulnérabilité du système financier Français.

Selon l’institution, malgré la persistance de la baisse des taux, les banques maintiennent des performances financières solides. En fait, la chute de leurs marges liée à la faiblesse des coûts du crédit les pousse à mettre en place des stratégies compensatoires afin d’améliorer leur rentabilité ou de trouver de nouvelles sources de marges pour atteindre leurs objectifs et maintenir un résultat positif.

Par ailleurs, cette stratégie peut être potentiellement porteuse de risque pour leur stabilité financière. Conscient de l’érosion de leurs marges, certaines banques peuvent être incitées à revoir à la hausse leurs barèmes ou à durcir les critères d’octroi.

Taux d’intérêt bas : la vigilance doit rester de rigueur pour les banques

Du fait du scénario de reprise modérée de l’activité « économique » en Europe et dans l’hexagone, la Banque de France n’anticipe pas de hausse rapide de taux d’intérêt en France à court terme.

Toutefois, pour les établissements bancaires tricolores, le contexte actuel du coût du prêt constitue un point de vigilance essentiel. En fait, ces établissements présentent une forte dépendance aux revenus d’intérêt liés à leur activité de financement (immobilier, consommation).

De ce fait, l’érosion de leurs marges les incite aussi à réorienter leurs portefeuilles vers des rendements plus importants, mais aussi plus risqués. Pour la Banque de France, la faiblesse fait aussi peser un risque important sur le modèle d’activité des compagnies d’assurance.

Dans son rapport, l’institution publique montre également que les résultats de la banque en détail en France sont moins positifs sur le premier trimestre 2016 par rapport au premier trimestre 2015.

Cette tendance baissière est due à la baisse des revenus des prêteurs, mais elle peut aussi être expliquée par la vague de renégociation et de rachat de crédit immobilier au cours de l’été 2015, tendance qui est atténuée par la hausse des volumes de prêt sur le 1er trimestre 2016.