Rachat de crédit : la hausse des taux n’est pas généralisée

Pour la première fois depuis fin 2013, un grand établissement bancaire a augmenté son taux d’intérêt de 0,1 point pour ses crédits immobiliers sur 20 ans. Cependant, faut-il s’attendre à une remontée généralisée ? Pas si sûr.

Ce qui influence le niveau des taux d’intérêt

Le crédit immobilier pour acheter un logement ou pour faire racheter son prêt à l’habitat en cours n’a jamais coûté aussi peu cher. En avril, le taux moyen était tombé à 2,03 % selon les statistiques de l’Observatoire Crédit Logement/ CSA contre 5,1 % en avril 2009.

Certes, les taux d’intérêt ont une tendance baissière depuis fin 2013, mais il faut savoir qu’ils ne peuvent pas descendre indéfiniment puisqu’ils sont en fonction de divers facteurs.

La timide reprise économique de la zone Euro depuis le début de l’année va certainement influencer le niveau des taux d’intérêt dans les mois à venir. En fait, si la croissance revient, l’inflation progressera et les coûts des crédits augmenteront naturellement.

Au dernier trimestre la zone Euro avait enregistré une croissance de 0,4 % contre 0,3 % au trimestre précédent. De plus, l’inflation est devenue nulle (0,00%) en avril après plusieurs mois de recul selon l’Eurostat.

A côté de ces facteurs, il y a les obligations assimilables du trésor à 10 ans (OAT 10 ans) qui ne cessent de progresser. En seulement 4 semaines, elles sont passées à 0,93 % contre 0,40 %.

Si ces éléments restent sur cette tendance, les établissements de crédit et les banques seront contraints d’augmenter les taux de leurs emprunts immobiliers.

Vers une hausse généralisée des taux ?

Certes, les facteurs qui déterminent le coût des crédits sont orientés vers une tendance haussière, mais à y regarder de près, rien n’est moins sûr.

En fait, il ne faut pas interpréter la hausse des taux par une seule banque comme le début d’une nouvelle donne.

Les offres de cette banque étaient parmi les plus compétitives ce qui a provoqué dans cet établissement bancaire un afflux des demandes de financements immobiliers et des renégociations de crédit immobilier depuis le début de l’année.

De ce fait, il n’est donc pas surprenant que cette banque remonte légèrement certains de ses taux pour faire face à l’afflux des demandes de financements immobiliers.

Dans le même temps, force est de constater que d’autres banques continuent de baisser leur grille de taux. Preuve que la hausse annoncée est loin d’être généralisée.

De plus, certains observateurs prévoient une intensification du programme des rachats de dettes publiques par la banque centrale Européenne. Logiquement, ces rachats sont censés contrer une éventuelle hausse des taux des emprunts d’Etat.