Comment les Français ont-ils placé leur épargne en 2022 ?

Les épargnants ont piloté pas loin de 90 milliards d’euros d’argent frais pour les placer sur diverses solutions d’épargne. Au global, la faiblesse des taux d’intérêt a contribué à dynamiser l’assurance-vie.

Des dizaines de milliards laissés sur les comptes de dépôts

Les ménages se retrouvent à faire des choix dans la gestion de leur argent. Au-delà des dépenses quotidiennes, ceux en mesure de conserver une partie de leurs revenus, pour ensuite les placer de côté, disposent de plusieurs possibilités d’épargne. Et la Banque de France s’est justement penchée sur ce sujet au travers d’une étude récemment publiée. D’après l’organisme de supervision, les Français auraient placé une somme équivalente à 86,4 milliards d’euros en 2018. Ce flux correspond à de l’argent frais et non à des fonds déjà positionnés sur des solutions de placement auparavant.

La première surprise qui ressort de cette enquête tient du fait que les Français se sont contentés de d’immobiliser 37,4 milliards d’euros sur les comptes de dépôt. Et il semblerait que la population ait bel et bien tendance à laisser de l’argent « dormir » sur les comptes ordinaires. En effet, les fonds non placés ont franchi la barre des 30 milliards d’euros en 2022 avant de progresser de 10 milliards supplémentaires en 2017. Si l’année 2022 affiche un léger recul de 2,6 milliards, cette habitude non-rémunératrice demeure très ancrée au sein de la population. Un fait dommageable étant donné que les intérêts sont, à de rares exceptions, inexistants sur les comptes bancaires classiques.

L’assurance-vie capte la part la plus importante

Les Français préoccupés à valoriser leurs deniers se sont dirigés vers l’assurance-vie en fonds euros à hauteur de 32,1 milliards d’euros. Cette somme est la part la plus importante dans les placements de 2018. Au regard de 2017, la progression de l’indicateur atteint presque le double et démontre l’appétence des Français vis-à-vis des fonds euros qui allouent un risque plus nuancé de perte en capital.

À l’inverse, les richesses positionnées en unités de compte, bien plus risqués en l’occurrence, se sont cumulés à 16,2 milliards d’euros, soit une diminution de 3,8 milliards en remontant en 2017. Les diverses secousses sur les marchés financiers au cours des derniers mois ont contraint les épargnants à se concentrer sur les fonds euros, ce qui explique ce désistement pour les placements à risque.

L’épargne réglementée perd du terrain

La bonne vigueur de l’assurance-vie est une des conséquences de la faible attractivité de l’épargne réglementée. En témoigne la baisse de collecte en 2022 qui a atteint seulement 15,5 milliards d’euros contre 19,2 milliards en 2017. Les taux rémunérateurs extrêmement bas du Livret A (0,75%), du Livret développement durable solidaire (0,75%) ou encore du PEL (1%) n’ont pas permis d’attirer l’argent frais de la population. Des taux qui sont par ailleurs inférieurs à l’inflation ressentie en 2018, qui doit s’élever à environ 1,5%, et qui provoque une rémunération théoriquement négative.

Enfin, le restant du flux se concentre au sein de livrets bancaires fiscalisés à la rémunération souvent en dessous de la barre des 0,5%. Si l’encours a nettement progressé pour atteindre 14,1 milliards d’euros en 2017, un repli s’est néanmoins entamé en 2022 avec 10,9 milliards d’euros.


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