Avec une collecte nette de 1,72 milliard d’euros en mars 2018, contre 1,62 milliard à la même période en 2017, le livret A est toujours plébiscité malgré son faible taux de rémunération.Livret A : troisième mois consécutif de collecte positive
Considéré comme l’un des placements préférés des Français, le Livret A a drainé 1,72 milliard d’euros le mois dernier, contre 1,62 milliard d’euros à la même période en 2017. C’est le troisième mois consécutif de collecte positive de ce placement.
Depuis le début de l’année, ce plan d’épargne réglementé par l’Etat a déjà collecté 6,37 milliards d’euros, selon les dernières statistiques. Pour constater une collecte aussi importante, il faut remonter à 2009, au moment de la crise financière. Le livret de développement durable et solidaire (LDDS) profite aussi d’une bonne dynamique avec une collecte de 470 millions en mars et plus d’un milliard d’euros depuis le début de l’année.
Par ailleurs, cette dynamique montre que les épargnants ne semblent pas tenir compte de la faiblesse du taux de rémunération du livret A qui est, à ce jour, inférieur à l’inflation et qui fait ressortir un rendement réel négatif.
La dynamique du livret A devrait se poursuivre
A savoir que si les épargnants se tournent toujours vers le livret A, malgré le niveau de son taux de rendement, il faut savoir qu’ils ont très peu d’alternatives. Selon les données de la Banque de France publiées fin février, les placements ordinaires proposés par les banques offraient en moyenne une rémunération de 0,27 %. Dans ce contexte, la dynamique du livret A devrait se poursuivre dans les mois à venir.
Outre la rémunération, le livret A profite aussi de l’incompréhension sur la fiscalité de l’épargne. Selon certains spécialistes, la réforme de l’épargne mise en œuvre par le gouvernement, les changements fiscaux et les nombreuses annonces sur la fiscalité de l’épargne incitent les Français à se replier sur le livret A.
Selon une récente étude, seuls 18 % des épargnants estiment que l’instauration du prélèvement forfaitaire unique (PFU) est utile pour le pays. Cela montre que la nouvelle fiscalité de l’épargne est mal comprise. De ce fait, en attendant une vision positive sur les réformes de l’épargne, les Français devraient continuer à placer leurs économies sur le livret A.
Livret A : vers un taux plancher de 0,5 % ?
Selon le ministre de l’Economie et des Finances, le taux du livret A ne pourra pas être inférieur à 0,5 % à partir de février 2020. Pour rappel, en novembre 2017, les autorités ont fixé le taux de rendement de ce placement à 0,75 % jusqu’au 31 janvier 2020.
Cependant, à partir de cette date, la formule de calcul de la rémunération du livret A sera considérablement simplifiée. Son taux de rendement sera fixé comme la moyenne semestrielle du taux d’inflation et certains taux interbancaires à court terme.
Cependant, afin de mieux protéger le pouvoir d’achat des épargnants, le gouvernement pourrait appliquer un taux plancher à partir du 1er février 2020. De ce fait, même si la rémunération du livret A sera calculée en fonction du taux de l’inflation et d’autres taux du marché, elle ne pourra jamais être inférieure à 0,5 %. Pour l’ajuster précisément aux contextes économiques, le taux « plancher » sera arrondi au dixième de point le plus proche.